lundi 25 septembre 2017

Un week-end politique bien dense.

Mélenchon qui dérape encore avec ses amalgames , qui ne sont sans doute qu' oratoires mais qui troublent profondément un esprit républicain normalement constitué.Franchement, mettre Juppé, le CPE et les nazis dans la même phrase c'est , au minimum, terriblement maladroit .Et dire que c'est la rue qui a eu raison de ces derniers, est une appréciation historique bien hasardeuse...
Des Sénatoriales où le "ni droite ni gauche"  ( à moins que ce ne soit et droite et Gauche...) semble laminé, où le vieux clivage droite-Gauche réapparaît et où, dans mon département, la Gauche rassemblée fait un carton . " Dernier soubresaut du vieux Monde " comme dit mon amie Bariza Khiari, ou bien début de la fin d'une parenthèse. Soyons prudents...
Mais c'est vers  le domaine du logement social que vont mes préoccupations les plus graves du moment. Il est vrai que je préside - bénévolement , je préfère le préciser par les temps qui courent !- l'Office départemental de l'Habitat des Hautes Pyrénées, petit Office de moins de 8000 logements, qui en construit 130 à 150 et en rénove 2 à 300 par an. Un organisme d'assez petite taille auquel je suis très attaché, y compris parce qu'il a failli mourir il y a une vingtaine d'années après une crise d'une grande gravité et que , patiemment , avec ses personnels, nous avons redressé . Il dégage ces dernières années 3 à 4 millions d'euros de résultat, ce qui prouve sa bonne gestion . Et que croyez-vous qu'il fît de ses résultats ?  Eh bien, c'est assez simple: d'abord il pense à ses locataires qui sont pour une grosse majorité aux minimas sociaux - ce qui prouve que nous sommes un organisme plus social que la moyenne- en gelant les loyers depuis plusieurs années ; ensuite il pense à ses personnels dont la grille salariale est loin d'être exorbitante en leur distribuant un intéressement; enfin, il réinvestit tout dans l'économie locale du bâtiment en construisant et rénovant les logements affichés plus haut. C'est un modèle économique assez simple et opérationnel. 
Et voilà que ce gouvernement nous annonce des mesures très dirigistes de baisse des Aides Personnalisées au Logement ( la fameuse APL) et, concomitamment , des loyers " afin que , dit-il, les locataires ne soient pas pénalisés ". Soit. Qui donc va payer ces mesures ? Les bailleurs sociaux...
Je veux dire ici avec la plus grande modération mais , en même temps ( pour employer le balancier macroniste !) toute la force de mes convictions, ce que je pense de ces annonces.
D'abord sur la forme : aucune, mais alors aucune concertation, aucun dialogue,  avec les bailleurs sociaux, ce qui me paraît relever des modes de gestion du vieux Monde.Nous, bailleurs sociaux, nous apprenons tout ça dans la presse...
Ensuite, aucune évaluation de la situation concrète du logement social dans notre pays, ce qui me paraît aussi très archaïque : sachez que ces mesures ne toucheront pas le parc privé mais seulement le logement social et, dans celui-ci, d'une façon indifférenciée les gros organismes avec d'importantes réserves et les petits qui se battent avec de faibles moyens, ceux qui jouent trop facilement avec les loyers et ceux qui font preuve d'une grande modération, ceux qui touchent un public très social et ceux qui "sélectionnent" leurs locataires ...
C'est ma troisième critique de forme : l'absence d'évaluation entraîne le manque de différenciation . Allez ouste ! Tout le monde dans le même sac ! L'amalgame aussi relève  du vieux Monde, la gestion moderne est plus fine, elle différencie...
Sur le fond , ma première remarque sera d'ordre philosophique : je ne vois pas celle qui se cache derrière ces mesures. Je vois des chiffres assénés, des ratios, des critères, des objectifs mais je ne vois pas l'humain, les locataires en particulier , ceux que nous côtoyons tous les jours. Or, la politique, dans le logement aussi, c'est d'abord le service de ses concitoyens. Où est-il en la circonstance ?
Ma deuxième remarque de fond tient aux conséquences qu'auront ces mesures sur un organisme comme le nôtre : en première approche, un résultat d'exploitation réduit à zéro, le juste équilibre et , donc, l'arrêt total de nos constructions neuves et de nos rénovations. Est-ce bien cela que le gouvernement recherche ? On a du mal à l'imaginer.
Ma troisième et dernière remarque sera  la plus constructive possible : le gouvernement veut faire des économies ? Qu'il nous les demande !! Je vois trois pistes  possibles : le calcul de l'APL sur les revenus de l'année n plutôt que n-2 , qu'il propose est une bonne idée ; lutter contre la fraude à l'APL ( il ne le propose pas mais il a tort; même s'il ne faut pas en attendre des milliards, c'est une question de morale publique. Or, la CAF qui distribue ces aides ne veut ou ne peut les contrôler); enfin, la baisse des loyers , différenciée et négociée dans notre parc de 8000 logements , nous savons où il nous faudra le faire , non pas par idéologie mais parce que la situation du marché l'impose) .Il suffit de nous le demander et de nous y inciter .
Sur tous ces sujets, je voudrais tant que le dialogue s'instaure et que la raison l'emporte. J'y suis disponible.

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