lundi 15 mai 2017

Je souris, mi-ironique mi-indulgent...




Je souris, mi-ironique mi-indulgent, quand je vois que la grande vague de " dégagisme " 

qui a ravagé le débat politique pendant l'élection présidentielle, et dont je croyais qu'elle était essentiellement l'apanage de Le Pen ou de Mélenchon, a désormais gagné largement les responsables du nouveau parti présidentiel. Ainsi donc le "sortez les sortants" devient le nouveau slogan à la mode.

Je souris, mi-ironique mi-indulgent devant cette poussée de  " jeunisme " selon laquelle du passé il faudrait  donc faire table rase, comme si le futur d'un pays, d'une société , ne pouvait se construire que dans le reniement de son passé, de son histoire, comme si l'expérience n'était plus une vertu mais une tare indélébile...

Je souris, mi-ironique mi-indulgent, d'entendre le Président de la commission d'investiture du nouveau parti présidentiel, expliquer fraîchement du haut de ses 70 ans et de ses 34 ans de mandats électifs locaux et nationaux, que l'élu ancien et expérimenté, voilà l'ennemi ! 

Je souris, mi-ironique mi-indulgent, quand je vois que se multiplient les "couacs" dans ces investitures, là  un conseiller du président-sortant  qui renonce, ici un député socialiste qui dément, là un candidat dénoncé par le Crif , ici un président de club de rugby qui dément , comme quoi le neuf n'est pas toujours professionnel...

Je souris, mi-ironique mi-indulgent, quand je vois que ce parti investit dans la circonscription dont je suis l'élu, un homme " neuf", sans passé politique , puisqu'il a déjà été membre de l'UDF, du Modem, de l'UDI, et qu'il fut le délégué départemental de Juppé à la primaire de la droite.

Je souris, mi-ironique mi-indulgent, en constatant que ce parti ne semble  pas plus respecter  ses militants dont je comprends l’amertume, que les critères qu'il affiche publiquement avec une certaine arrogance,  quand il investit un candidat qui n'était pas militant d'en marche  et qu'il n'avait nullement déposé sa candidature " dans les règles " comme ils disent... c'est cela sans doute la nouvelle façon de faire de la politique. 

Je souris, mi-ironique, mi-indulgent, d'entendre cet homme, maire de Bagnères de Bigorre, expliquer à ses concitoyens que ce mandat est celui auquel il tient le plus sans leur dire qu'il est candidat pour ne plus l'être. À moins qu'il ne dise pas aux électeurs de notre circonscription, qu'il se présente pour  ne pas être élu afin de rester maire. C'est sans doute cela la transparence et la sincérité de cette " nouvelle manière " de faire de la politique...

Je souris, mi-ironique mais un peu moins indulgent, quand je vois le maire de Tarbes, chef de la droite locale, envisager de se porter en soutien du candidat du parti présidentiel en ne présentant pas de candidat de droite, puisque le seul objectif valable serait de " sortir le sortant", en me donnant des leçons de renouvellement, lui qui doit avoir 5 ans de plus  que moi et qui fut député 7 ans avant moi, et au nom du " mal" que j'aurais fait à notre département , lui qui est le meilleur juge  du bien et du mal puisqu'il est mis en examen trois fois pour des affaires privées et publiques...Et je souris mi-ironique mi-indulgent quand je constate que ce soutien si peu estimable et bien compromettant ne paraît pas gêner celui qui veut défendre le renouveau de la politique..

Oui, je souris, mi-ironique mi-indulgent devant tout cela.

Et je me dis bien modestement qu'il y a sans doute un moyen d'aider plus  et mieux le nouveau Président. En défendant le territoire de Bigorre dans la sincérité et le respect des électeurs. En homme loyal, qui affiche clairement son soutien au Président sans arrière-pensée ; en homme debout, la tête haute, fort de ses convictions d'homme de Gauche qui ne renie pas ses engagements,  de républicain laïque depuis toujours ; en homme-libre qui ne sera jamais un godillot car les meilleurs amis sont ceux qui disent la vérité. 

mardi 2 mai 2017

Déclaration de Bertrand Delanoe sur RTL


Vendredi, sur RTL, Bertrand DELANOE a développé un raisonnement visant à dénoncer le non-choix d'une partie de l'extrême-gauche pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. Il a rappelé l'histoire de l'Allemagne de l'entre-deux-guerres quand l'extrême-gauche allemande, refusant de choisir entre la social-démocratie et Hitler, avait permis l'accession au pouvoir de ce dernier par les urnes. Aussitôt, les commentateurs se déchaînent pour  l'excès de Bertrand : pensez donc, comparer Madame La Peine à Hitler, c'est une dramatisation bien excessive ! Sauf que...
Sauf que Bertrand, d'un point de vue objectif, ne voulait pas faire  cette comparaison, son raisonnement portait  d'abord et avant tout sur le non-choix et ses conséquences. Et, de ce point de vue, il faut bien dire les choses clairement : ne pas choisir, c'est indirectement mais concrètement faire le jeu de l'extrême-Droite.