vendredi 5 août 2016

" La route étroite vers le nord lointain" de Richard Flanagan




Lu " La route étroite vers le nord lointain" de Richard Flanagan, paru chez Actes sud et traduit de l'australien par France Camus-Pichon".


Les arlésiens  de Francoise Nyssen et des éditions Actes Sud ont encore fait une très bonne pioche : ce roman est puissant, violent et humain. Violent à en être parfois presqu'insupportable, humain à en être parfois d'une tendresse presqu'à l'eau de rose. Quel beau livre, à lire absolument !


Le cœur de l'intrigue est un volet méconnu de la seconde guerre mondiale :  des prisonniers de guerre australiens, aux mains des japonais, sont affectés à la construction d'une ligne de chemins de fer entre le Siam ( on dira la Thaïlande actuelle) et la Birmanie, véritable lubie de l'empereur . Les conditions de vie et de travail dans ce camp en pleine jungle sont insupportables de violence de la part des gardiens, véritables tortionnaires, et d'insalubrité : du choléra au tiphus en passant par toutes les maladies infectieuses possible,des plaies infectées et des gangrénes,  les prisonniers tombent comme des mouches et les morts sont nombreuses. Les descriptions de ces violences et de cette déchéance physique collective sont parmi les moments les plus durs et poignants du livre. Le " héros" de l'histoire est un médecin, chirurgien , devenu colonel du régiment après la mort de son chef , respecté et aime de ses hommes pour son humanité . Il soigne ses comparses comme il peut, il opère avec rien, une cuillère, il ampute...


Et puis, il  y a le " autour" de cette aventure humaine incroyable , le "avant" du héros  , celui d'une histoire  amoureuse passionnelle, et son " après" d'une vie familiale et conjugale peu épanouissante, et le " après" des anciens gardiens ou prisonniers qui,  de part et d'autre, sont confrontés aux traumatismes de l'après-guerre . Partie du livre sans doute la moins convaincante.


Mais c'est un très beau livre, vraiment.


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