mardi 19 juillet 2016


Je ne veux surtout pas polémiquer avec Christian ESTROSI, d'abord parce que l'heure n'est pas du tout à la polémique, ensuite parce qu'à l'occasion de son deuxième tour aux élections régionales face à Marion Marechal Le PEN, j'avais trouvé que l'homme avait fait un joli pas sur le chemin républicain, enfin parce qu' à l'Assemblée nationale, ces dernières années, nous avons tous les deux construit une relation cordiale, dussé-je choquer les rétrogrades qui pensent que les hommes de gauche et de droite ne doivent pas se parler. Quitte à aggraver mon cas,  je dois dire que le passionné de sport que je suis n'est pas insensible au côté brut de décoffrage de l'ancien champion de moto…

Ce n'est donc pas du tout l'homme que je vise, mais les responsables politiques, de droite ET de gauche, qui parlent  trop et trop vite, sous la pression des médias qui nous poussent sans vergogne à la faute de l'immédiateté, de l'émotion et du spectaculaire. Faire le buzz, comme on nous y invite chaque jour, devient carrément irresponsable dans les situations tragiques que nous vivons où il faut surtout du calme et de la lucidité sereine...

J'en reviens donc à ESTROSI. L'actualité et sa mémoire infaillible, nous rappellent les deux déclarations qu'il avait faites devant le conseil municipal de Nice en janvier 2015, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo et de l'hyper cacher :

Dans la première, il stigmatisait les élus du Front national et leur esprit polémique: " il faut être capable de nous retrouver au-delà de nos divergences politiques". Il avait bien raison. Pourquoi a-t-il oublié cette règle républicaine un an après ?

Dans la seconde, il vantait Nice, ville la plus sûre de France, en soulignant les investissements réalisés dans la vidéosurveillance : " Avec 999 caméras, nous en avons une pour 343 habitants contre une pour 1532 à Paris. Je suis convaincu, ajoutait-il, que si Paris avait été équipé du même réseau que le nôtre, les frères Kouachi n'auraient pas passé 3 carrefours sans être neutralisés "...

Évidemment, cette déclaration résonne aujourd'hui d'une façon pathétique. Mais oublions ESTROSI qui n'est pas le seul à tomber dans ce piège infernal. Quand donc tous ces responsables politiques qui se précipitent pour commenter dans l'immédiateté et l'émotion, comprendront-ils qu'il est des moments où il faut savoir se taire et qu'on n'est jamais contraint de parler, de répondre à un micro tendu, à une caméra dirigée vers vous ?

Pourquoi donc ont-ils tous oublié ces vieux principes d'éducation et de civisme, le silence est d'or, il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche...?

La réponse est toujours la même : faire l'actu, le buzz, être dans le film, ne pas laisser une occasion de passer dans le petit écran.

Mon père m'a un jour appris un vieux dicton de l'armée de l'air : " il vaut mieux fermer sa g..., quitte à passer pour un c…que l'ouvrir et ne laisser aucun doute sur le sujet".

Encore une règle désuète sans doute.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire