dimanche 31 janvier 2016

Vu " Spotlight" film de Tom McCarthy avec Michael Keaton et Mark Ruffalo.


Un thriller qui raconte une histoire vraie : aux débuts des années 2000, sous l'impulsion d'un nouveau directeur, les journalistes d'investigation du Boston Globe, gros quotidien de la grande ville américaine, se lancent dans une grande enquête sur la pédophilie des prêtres catholiques de la ville et de la région. L'affaire est énorme, elle concerne des dizaines de prêtres, des centaines de victimes. Mais l'église catholique fait tout pour faire pression, détruire les preuves, menacer. Le scandale finira par éclater et aura un retentissement considérable. Le film est un bon film, sur un sujet édifiant, même s'il a du mal à démarrer et qu'il a quelques longueurs.

jeudi 28 janvier 2016

Lu « Palmyre » l’irremplaçable trésor de Paul Veyne, paru chez Albin Michel.


Paul Veyne, universitaire, chercheur, spécialiste de l’antiquité gréco-romaine est un orientaliste et grand connaisseur de Palmyre dite «  la Venise du désert », ville du Sud Syrien, actuellement occupée par Daech qui la pille, la saccage, la détruit. Alors Paul Veyne a voulu « laisser une trace » et témoigner de Palmyre telle qu’il l’a connue.

               Petit livre érudit qui prend un poids particulier dans la tragique actualité.

Vu « Carol » film réalisé par Todd Haynes avec Cate Blanchett et Rooney Mara


Une histoire d’amour dans le New York des années 50.

Une histoire d’amour homosexuel entre deux femmes, l’une célibataire et vendeuse dans un grand magasin, l’autre mariée et de haute bourgeoisie. Elles se heurtent aux conventions, aux traditions, à la culture classique des « bonnes, mœurs ».

C’est bien fait, bien joué, mais rarement émouvant.

lundi 25 janvier 2016




Samedi, le directeur général de l'OFPRA, l'Office Français pour la Protection des Réfugiés Apatrides, Pascal Brice, que je connais bien puisqu'il fut mon collaborateur et qu'il est devenu mon ami,  prototype du jeune haut-fonctionnaire moderne, efficace et humaniste, était à Tarbes pour rencontrer un groupe de migrants, réfugiés recueillis à Calais , et répartis sur l'ensemble du territoire.
Un groupe d'une quinzaine de Bidounes koweitis étaient ainsi arrivés à Tarbes sous la protection de l'Etat. Les Bidounes sont une minorité persécutée du Koweït, sans droits et sans papiers, des apatrides. Malheureusement, 8 d'entre eux étaient repartis à Calais dans la nuit. Et Pascal Brice venait passer son samedi à Tarbes pour convaincre ces migrants abandonnés de ne pas retourner à Calais où rien de bon ne les attendait, pour rentrer dans une logique d'intégration chez nous : demander le statut de réfugié, avoir des papiers, apprendre le français, bénéficier d'un logement décent... Dialogue compliqué avec l'aide d'une interprète, avec des hommes apeurés, méfiants, et globalement désireux de retourner à Calais.
Rien ne dit qu'il les a convaincus, mais cet échange était émouvant et édifiant quant à la rencontre de deux mondes.


vendredi 22 janvier 2016

Edmonde Charles-Roux s'en va

Une grande dame. Courageuse pendant la guerre, amie des communistes, veuve de Gaston Defferre, écrivain d'exception.
Je l'ai connue. Assez bien. Et j'avais à la fois de l'admiration et de la tendresse pour elle.
En lisant, en relisant « Oublier Palerme », on n'oubliera pas Edmonde.

mercredi 20 janvier 2016

Jean Glavany dans les médias

Jean Glavany sera ce soir, mercredi 20 Janvier à 22h40 l'invité d'Olivier Galzi sur i-télé.
Demain, à 7h50 il participera à une émission  sur RFI.

mardi 19 janvier 2016

Glenn Frey

Glenn Frey, le guitariste du groupe Eagles et auteur du fantastique morceau "Hôtel California", s'en va à 67 ans. C'est bien tôt. C'est trop tôt pour un créateur de ce niveau qui a tant apporté à la musique contemporaine. Mon rêve de le voir sur scène s'envole en fumée mais il me reste son solo de guitare dans cet Hôtel California qui est inscrit au palmarès des grands airs de ma génération. 
Salut l'artiste.

lundi 18 janvier 2016

Enfin, la neige !

Si importante pour notre économie touristique en montagne.
Hier, à Peyragudes, sur le col de Peyresourde à cheval sur la vallée du Louron dans les Hautes-Pyrénées et celle de Luchon en Haute-Garonne, le grand soleil était là, le froid aussi. Le ski était bon, très bon. Mais l'enneigement était limité et on commençait à s'inquiéter.
Vous voyez, sur le terrain, il n'y a pas que la déchéance de nationalité dans les têtes !

Usine ALSTOM

Ce week-end, le Directeur de l'usine ALSTOM de SEMEAC-SOUES, nous présentait ses vœux. L'usine produit les systèmes de puissance des locomotives du groupe qui vient de remporter deux gros marchés dont l'un en Inde qui assure sa visibilité pour 2 ans.
Il y a quelques mois à peine, le même directeur nous avait invité à inaugurer le nouvel atelier de « services » de l'usine et j'avais été très impressionné par la présence massive des nouvelles technologies : chaque ouvrier disposait de sa tablette numérique personnelle précisant toutes les informations sur sa tâche, les pièces nécessaires, le calendrier …
Allez, tout n'est pas noir dans l'industrie française !

lundi 11 janvier 2016

A propos de la déchéance de nationalité


Le débat sur la proposition du Président de la République d'inscrire dans la Constitution la possibilité de déchoir de la nationalité française les coupables de terrorisme contre la France lorsqu'ils ont acquis la nationalité française, qu'ils y soient nés ou pas, a produit un tel fracas à Gauche et entraîné des prises de positions tellement irréfléchies et émotives que j'ai préféré me taire, écouter et me donner le temps de la réflexion . Aujourd’hui, je veux faire part de deux certitudes, deux malaises et une proposition.

Les deux certitudes que j'ai face à ce débat :

1. L'idée de déchoir de leur nationalité française les auteurs d'acte de terrorisme, non seulement ne heurte pas ma conscience de républicain et de socialiste, mais est conforme à l'idée que je me fais de la République. Une République debout et qui se défend quand on l'agresse et non pas une République avachie et défaitiste. Disant cela, je parle bien de la déchéance de la nationalité de tous les français auteurs de terrorisme contre la France, quelle que soit la manière dont ils ont acquis la nationalité française et qu'ils soient binationaux ou pas. Les salauds, les barbares qui tirent à bout portant sur des français, parce qu'ils sont français, qu'ils sont juifs, flics, militaires, dessinateurs ou journalistes libres, parce qu'ils écoutent de la musique ou qu'ils boivent un coup à la terrasse d'un bistrot ne méritent pas d'être français, point. C'est clair et net, sans état d'âme.

2. Deuxième certitude : cette mesure n'aura aucune espèce d'efficacité possible dans la lutte contre le terrorisme. Dire le contraire comme le font tant de responsables de droite avec un angélisme coupable, est irresponsable : imaginer Merah, Nemmouche, Kouachi, Coulibaly et consorts dissuadés d’appuyer sur la gâchette par peur de perdre leur nationalité est tellement dérisoire qu'on en reste confondu.

Donc, si ça n'est pas l'efficacité qui dicte la mesure, c'est autre chose. On a dit le symbole, et j'en accepte l’augure. Le symbole d'une France debout, d'une République qui résiste et qui est fière de ses valeurs, de ce qu'elle incarne, et qui sait exprimer avec force une mesure symbolisant le devoir citoyen. Soit.


À partir de ces deux certitudes, je veux exprimer deux malaises qui sont autant d'éléments de dubitativité et de perplexité :

1. J'entends beaucoup de cris d'orfraies, à gauche, qui en appellent aux consciences républicaines sous prétexte qu'on créerait un distinguo entre français, les " français de souche" - l'expression n'est pas républicaine, convenons-en, et les français binationaux. Soit. Mais cette distinction existe dans notre droit et, en particulier dans notre code civil depuis des décennies sans jamais que ces belles consciences ne s'en émeuvent ! Prétendre qu’harmoniser le traitement accordé à un binational "par héritage" à celui d'un binational "par acquisition" est une insulte à la République a quelque chose de dérisoire à mon sens. Pour être très clair, j'affirme que la République est bien plus mise en cause et en danger quand Matignon- c'était sous Ayrault...- affiche sa volonté de mettre en œuvre des mesures sociétales, relevant du communautarisme le plus intégriste en s'engageant très dangereusement sur le chemin qui mène du droit à la différence à la différence inacceptable des droits , quand elle refuse de créer des lycées publics à Beaupreau dans le Maine et Loire ou à Pontivy en Bretagne, ou quand un dirigeant du parti socialiste propose de développer l'enseignement privé musulman sous contrat sans être démenti...

Quant à ceux qui osent comparer cette proposition à l'attitude adoptée par le régime de Vichy, ils perdent toute raison et vont même jusqu'à rentrer dans un révisionnisme coupable qui frise le négationnisme : les nazis d'aujourd'hui , ce sont ces barbares qui veulent nous exterminer, et personne d'autre. Comparer le gouvernement actuel à celui de Vichy, c'est excuser celui-ci.  Inverser les choses et les rôles n'est pas digne. Que de grandes consciences de gauche, pour qui j'ai pourtant estime et amitié aient osé faire cette comparaison me laisse pantois.

2. Deuxième malaise et interrogation : j'ai dit plus haut " mesure symbolique " et j'ai même ajouté que j'osais y croire. Je voudrais juste être sûr qu'on ne le fait pas, qu'on ne le propose pas .... parce que le peuple le demande, que c'est une mesure très populaire - à droite comme à gauche- et que les responsables politiques français, tous, sont incapables de s'adresser au peuple en lui disant : " je sais que vous demandez cette mesure mais je voudrais vous expliquer pourquoi il ne sert à rien de le faire ". Je sais bien que disant cela, je cède  à une sorte de procès d’intention. Mais enfin : face à un problème compliqué et complexe, on a bien le droit d'avoir une pensée complexe, non ?

Reste ma proposition qui n'a rien d'original : chercher le compromis républicain. C'est d'ailleurs, si j'ai bien compris, ce qui est entrain de se faire dans le dialogue entre l'exécutif et le Parlement, ce qui tendrait à prouver qu'il ne faut jamais désespérer des institutions de la République.
Quel peut être ce compromis, sachant que j'exclue tout abandon du projet, parce que j'exclue  le désaveu du Président, par loyauté à  son  égard, certes, mais aussi par respect de sa fonction, de sa parole devant le Congrès, et parce que je m'accroche au caractère symbolique de la mesure ? 

Il n'y a que deux voies possibles et une synthèse entre les deux:
Première voie : prévoir la déchéance pour tous les français quels qu'ils soient, binationaux ou pas. C'est le plus simple mais ça pose des problèmes de droit et, en particulier de droit international qui nous interdit de "fabriquer " des apatrides. Soit. Mais, quitte à me répéter, rendre apatride un salopard de la dernière espèce ne me choquerait pas. Et que la Cour Européenne des droits de l'homme puisse, éventuellement, condamner la France pour avoir rendu apatride un salaud barbare me laisserait indifférent.


Deuxième voie : prévoir non plus la déchéance mais l'indignité nationale pour tous les salauds. Vous restez français mais vous ne détenez plus aucun droit lié à ce titre. Aucun. Mais je reconnais que le symbole est moins fort et que la parole présidentielle n'est plus strictement respectée.

Reste la synthèse entre les deux : prévoir la déchéance pour ceux que le droit international nous autorise à déchoir, c'est à dire les binationaux, et l'indignité pour les autres, dans le même élan, dans le même mouvement républicain. Pour que le distinguo entre les citoyens soit le plus léger possible et explicable pédagogiquement.

Je livre ces réflexions et propositions au débat, dans le seul souci de faire progresser l'esprit républicain.


Lu "Terreur dans l'hexagone, genèse du djihad français"

Lu "Terreur dans l'hexagone, genèse du djihad français" de Gilles Kepel avec Antoine Jardin, paru très récemment chez Gallimard.
On connaît l'auteur, très prolifique et très médiatique, spécialiste de l'islam et du monde arabe qui enseigne à Sciences Po et à l'Ecole Normale supérieure.
En 1987, il avait déjà opéré, avec "les banlieues de l'islam", une plongée dans nos cités imprégnées de l'immigration post coloniale. Il y revient près de trente ans après.
Il décrit une fracture qu'il situe en 2004-2005 avec le vote de la loi interdisant le port de signes religieux dans les établissements scolaires de 2004 et les terribles émeutes des banlieues de 2005.
L'ouvrage a une qualité majeure : il est très bien documenté. En particulier, il retrace en détails les parcours des terroristes devenus célèbres, Merah, Coulibaly, Kouachi et tous les autres avec une précision ahurissante et, évidemment, très évocatrice. Il en fait de même avec la description de lieux sensibles, Lunel, Trappes, les Buttes-Chaumont ou Artigat en Ariège, et de leur rôle comme plaques tournantes. Édifiant là encore.
Son autre mérite est de se nourrir aux sources mêmes du terrorisme : les communiqués, les articles, les blogs et les vidéos parus sur le net et les sites terroristes. Ils disent tout.
En tout cas, à la croisée de tous ces chemins, on voit bien, par exemple, comment le monde carcéral joue un rôle majeur.
L'ouvrage est moins convaincant quand il parle politique, quand il fait une analyse politique, même si son approche de la montée concomitante de l'extrême droite ne manque pas toujours de pertinence, ou bien quand il essaye de remettre tout cela en perspective.

vendredi 8 janvier 2016

Lu "Le Lys dans la vallée"

Lu "Le Lys dans la vallée" d'Honoré de Balzac, trouvé sur i-book.
Quelle merveille !
Quelle beauté de l'écriture !
Quelle richesse du classicisme littéraire !
Les amours platoniques mais Ô combien passionnels du jeune Félix avec Madame de Mortsauf nourrissent un récit d'une qualité rare où la richesse des sentiments - "il n'y a pas d'amour heureux" dira Aragon - n'a d'égale que celle du vocabulaire employé et des descriptions sans fin. Que du bonheur pour le lecteur.

Lu "D'après une histoire vraie"

Lu "D'après une histoire vraie" de Delphine de Vigan paru chez Jean-Claude Lattes. Autant le dire tout de suite, je me suis régalé avec ce livre, si prenant, si poignant.
L'auteur parle à la première personne et elle est écrivain, en panne d'inspiration après le succès de son précédent livre consacré à sa mère. On se dit donc, naturellement, qu'on est dans l'autobiographie. Mais le thème exploré tient à ce mystérieux équilibre entre réalité et fiction : où commence la fiction dans la réalité ? Ou bien quelle part de réalité dans la fiction ? Éternel débat. Sauf que, pour l'illustrer, l'auteur raconte une histoire invraisemblable et, à bien des égards, bouleversante qui, quand elle prendra fin, nous laissera sur notre faim : réalité ou fiction ? C'est vraiment très bien fait.

lundi 4 janvier 2016

Michel DELPECH

"A sa manière de nous appeler ses gosses
On voyait bien qu'elle nous aimait beaucoup
C'était chez elle que notre argent de poche
Disparaissait dans des machines à sous
Après les cours on allait boire un verre
Quand on entrait Laurette souriait ..."

Il est mort le chanteur populaire de notre génération et ses refrains restent, dans nos têtes.

Salut à toi Michel Delpech.

samedi 2 janvier 2016

Lu "La dernière nuit du Raïs"

Lu "La dernière nuit du Raïs" de Yasmina  Khadra, paru chez Julliard. Le dernier roman de Khadra est consacré à Kadhafi. Le parti pris littéraire, celui de raconter les dernières heures du raïs libyen en le faisant parler à la première personne du singulier, à quelque chose d'étrange et de peu convaincant. Mais pour ceux qui s'intéressent à ce pays , au cœur de l'actualité et des tensions méditerranéennes, il y a quelques ingrédients à picorer.