lundi 30 novembre 2015



Ceux qui ont appelé à manifester hier à la République " à l'occasion de la COP 21" sont triplement  irresponsables : d'abord parce que nous sommes en guerre et en état d'urgence et qu'il est interdit de manifester pendant trois mois. C'est trop leur demander que trois mois de civisme et de respect des lois et règlements ? 

Ensuite parce qu'en cette période de tension extrême, nos force de l'ordre, à qui l'on demande beaucoup, ont autre chose à faire que d'encadrer des manifestations de ce type. C'est trop leur demander, à ces irresponsables que de penser à nos gendarmes et à nos policiers et à leur engagement de tous les jours pour notre sécurité ??
Enfin, parce que, comme de bien entendu, cette manifestation a été le prétexte attendu pour quelques dizaines de connards venus d'un peu partout pour casser. On n'a rien d'autre à faire en ce moment que de dérouler le tapis rouge à ces énergumènes ?

Pour couronner le tout, ces voyous pillant le mémorial spontané érigé place de la République en souvenir des victimes des attentats, voilà l'indignité qui rejoint l'irresponsabilité. 
 

samedi 28 novembre 2015

Hommage national aux victimes du 13 novembre.



J'écoute le Président tenir un discours, digne, profond, émouvant.

Il parle de la vie, « ils ont le culte de la mort, nous avons l'amour de la vie ».

Il parle de patriotisme, « l'amour des siens » comme disait Romain GARY « pas la haine des autres ».

Il évoque la fraternité, celle de nos valeurs républicaines la plus d'actualité.

Son discours sonne juste.

Je pense à cet imbécile qui parlait, à son propos de « capitaine de pédalo ».

Eh bien voilà une preuve supplémentaire du contraire : c'est dans la tempête que cet homme est le meilleur.

Et c'est aussi bien comme ça.

lundi 23 novembre 2015

La République et la citoyenneté


La République et la citoyenneté sont les fruits d'un équilibre subtile et fragile entre les droits des citoyens et leurs devoirs.
Quand nous savons défendre avec ardeur nos droits, nos libertés individuelles, quand nous sommes toujours à la recherche de nouvelles conquêtes en termes de droits, nous oublions parfois nos devoirs. Souvenons-nous de Kennedy ; « Ne te demande pas, chaque matin, ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour lui ».
Ce raisonnement vaut aussi et de même pour notre laïcité, valeur si essentielle : elle nous apprend à vivre ensemble, avec nos différences, dans le respect de ces différences mais avec, aussi, l'obsession de savoir dépasser ces différences pour construire le commun. Le droit à la différence mais pas la différence des droits !
La situation tragique de la France et la guerre contre le terrorisme, nous obligent aujourd'hui à revisiter ce subtile équilibre et à limiter un peu nos droits pour nous appeler à un peu plus de devoirs.
Quel républicain honnête et rigoureux peut affirmer que cela serait choquant ? Franchement, s'abstenir de manifester sur la voie publique pendant 3 mois pour épargner un peu nos forces de l'ordre qui ont tant à faire par ailleurs, est-ce si incompréhensible, si inacceptable ?
Les français le savent bien, qui se précipitent pour donner leur sang, pour s'engager dans l'armée ou la police ou bien prendre des cours de secourisme.
Ils savent bien que le devoir nous appelle.


Il faut vivre


Vivons. Lisons. Allons au cinéma.

Alors j'ai lu « Le monde est clos et le désir infini » de Daniel COHEN chez Albin Michel. Je tiens Daniel COHEN pour le meilleur économiste de sa génération. Il nous livre ici un essai sur la croissance économique, « religion du monde moderne », une croissance qui s'essouffle, s'amenuise … et ne reviendra plus. Un livre à la … Mathias ENARD ! Un monument de culture où l'auteur va à la rencontre d'autres sciences humaines et notamment la psychiatrie, au point d'être, comme ENARD, riche mais parfois rébarbatif.

Et puis j'ai vu :

- « 21 nuits avec Pattie » des Frères Larrieu avec Isabelle Carré, Karin Viard et André Dussollier. Bon, avec Arnaud et Jean-Marie Larrieu, je suis partial parce que je connais et apprécie les deux pyrénéens lourdais depuis longtemps. Et là, sur le désir sexuel, il nous livre un film déjanté et pas vulgaire pour un sou où Karin Viard est époustouflante de drôlerie, tandis qu'André Dussollier, en Prix Nobel de littérature, est déroutant.

- « Le fils de SAUL » de Laszlo NEMES, palme d'or au festival de Cannes. Et là, déception : ce film qui traite de la Shoah à travers le prisme des « Sonderkommandos », ces prisonniers juifs forcés d'assister les nazis dans leur plan d'extermination, n'a jamais provoqué chez moi la moindre émotion.
Est-ce le contexte français du moment ?

- « Une histoire de fou » de Robert GUEDIGUIAN avec Ariane ASCARIDE, Simon ABKARIAN, Syrus SHAHIDI et Grégoire LEPRINCE-RINGUET. Un film sur l'histoire du terrorisme arménien anti-turc dans les années 70 autour de la chronique tragique d'une famille marseillaise. Un bon GUEDIGUIAN qui sert la cause arménienne avec loyauté.


lundi 16 novembre 2015

Inauguration à Esbareich

Esbareich, petit village de 74 habitants dans la belle vallée de la Barousse, Hautes-Pyrénées, inaugurait hier sa mairie rénovée et une jolie petite salle des fêtes.
La veille, les élus s'étaient concertés : fallait-il annuler par respect du deuil national ?
Non, il fallait maintenir, pour se retrouver, se toucher les mains, se serrer les coudes, se parler.
Bref, faire d'Esbareich le symbole de la République debout.
Alors, sous un beau soleil d'automne, dans ce décor pyrénéen somptueux, nous nous sommes retrouvés, très nombreux, 3 ou 4 fois la population du village, nous avons observé une minute de silence et entonné une marseillaise à pleins poumons.
Et puis j'ai parlé de la République, cet exploit de tous les jours qui nous permet de vivre ensemble avec nos différences, cette République fondée solidement sur des valeurs qui ont fait le tour du monde, qui a une longue histoire tragique, symbolisée par nos monuments aux morts dont la longue liste s'est encore allongée vendredi, un présent difficile et courageux qui se construit dans nos mairies avec la recherche de l'intérêt général, cette République, enfin, qui construit son avenir dans ses écoles et les salles associatives où l'on apprend le « vivre ensemble ».
La République qui nous rassemble, tout simplement.

Que dire devant tant d'horreur ?

D'abord dire sa compassion et sa solidarité, c'est bien le moins, à l'égard des familles des victimes innocentes.
Ensuite faire preuve de lucidité : oui, notre pays est en guerre et trop d'entre nous n'en avaient pas encore conscience. Mais c'est une guerre nouvelle dans l'histoire de France et d'autant plus terrible que l'ennemi a su embrigader des jeunes français.
Enfin, raison garder.
Faire face exige d'abord de la sagesse, de la sérénité, de l'analyse. Pourquoi tant d'abrutis se précipitent-ils sur les plateaux de télé pour débiter leurs monceaux de " yaka- focon" ? Qu'ils se taisent !
Faire face exige du courage, et d'abord celui de regarder la vérité et le réel droit dans les yeux. Même si cette vérité dérange, même si elle fait mal.
Faire face exige du temps : nous ne gagnerons pas cette guerre en quelques semaines ni même quelques mois. Le règne de l'immédiateté doit marquer une pause.
Faire face exige le rassemblement de tout un peuple. La moindre de nos divisions sera une arme fatale pour nos ennemis.
Faire face demande que l'on donne un cap à notre peuple : c'est dans l'épreuve que l'on voit si nos dirigeants sont grands.

vendredi 13 novembre 2015

Enfin !...


Enfin, la Birmanie a pu, a su se libérer du joug de la dictature militaire. Mieux : la junte a reconnu la victoire d’Aung San Suu Kyi et de la coalition réunie autour d'elle.

" Enfin les difficultés commencent ! " disait, en son temps Bracke-Desrousseaux. La grande dame devra commencer par surmonter la difficulté constitutionnelle laissée devant elle par la junte : l'interdiction pour quelque birman - ou birmane - que ce soit, ayant eu des enfants avec un père étranger d'exercer la magistrature suprême !

Mais la force de la démocratie, le caractère massif de la victoire auront raison de toutes ces mesquineries. Avancez, Madame, le monde démocratique vous regarde d'un œil bienveillant et chaleureux. Et continuez d'être sage et prudente, les salauds ne vous pardonneront rien. Courage, courage.

jeudi 12 novembre 2015

Dakar, je participe au deuxième forum sur la paix et la sécurité en Afrique à l'invitation du Ministre de La Défense, Jean-Yves Le Drian.


Sont réunis là , pendant deux jours, plusieurs centaines de politiques, dont de nombreux chefs d'Etats, de gouvernements ou Ministres africains, des parlementaires, experts et journalistes venus du monde entier pour échanger librement sur la situation en Afrique, les tensions et les conflits sur ce continent si essentiel aux grands équilibres du monde, les solutions à apporter, les moyens à réunir.

On y parle beaucoup de terrorisme bien sûr, ou de la Libye sur laquelle j'achève un rapport pour la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée Nationale. C'est passionnant, même si les débats en plénière ou dans les ateliers ne sont pas tous du même niveau. Mais dans les couloirs, dans les bureaux attenants, que de rencontres spontanées et enrichissantes ! Une belle immersion.

Vu " Mon roi" le dernier film de Maïwenn avec Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel.


J'ai adoré ce film, moderne, humain, sensible, parfois drôle, souvent pénible, émouvant en tout cas. L'histoire d'un couple "victime" -j'emploie le mot à dessein- d'une passion amoureuse, mariage et enfant à la clef, qui se déchire par la lâcheté et les mensonges d'un homme faisant subir à sa femme une sorte de harcèlement odieux. Le divorce n'y change rien : la passion a du mal à s'éteindre et l’aliénation perdure. C'est très remarquablement joué et à voir absolument.

lundi 9 novembre 2015


Un départ à Dakar à l'invitation du ministre de La Défense, afin de participer à un symposium franco-africain sur la sécurité en Afrique me fait passer à Paris en ce samedi de novembre printanier.

Marcher dans Paris reste un bonheur particulier surtout dans cette douceur exceptionnelle. J'en profite pour aller au musée Picasso découvrir avec un peu de retard cette collection éblouissante et cet accrochage ... Contestable. Je crois comprendre qu'ils ont remis en cause une grande partie du travail de Mme Baldassari. C'est sans doute dommage mais le lieu et les œuvres restent magiques.

lundi 2 novembre 2015

Elections en Turquie

L'AKP, le Parti d'ERDOGAN remporte les élections en Turquie, avec une progression de 11 ou 12 % en 6 mois.
Quelle autre explication peut-on trouver à ce coup de tonnerre politique que la conséquence inéluctable d'un terrorisme qui a frappé si tragiquement ce pays il y a quelques semaines par un attentat épouvantablement meurtrier ?
Quand la violence règne, la peur du chaos l'emporte et profite aux conservateurs, c'est bien connu.
Le Président turc, de moins en moins laïque, de plus en plus liberticide, se trouve ainsi conforté par ce double séisme, ce qui ne réjouira pas les démocrates turcs.