vendredi 20 février 2015

Mona Ozouf sur France Inter



J’écoutais Mona Ozouf sur France Inter ce matin. Un pur bonheur intellectuel. Un plaisir citoyen aussi.
                J’ai déjà dit dans ces lignes l’admiration sans borne que je porte à cette grande historienne de la Révolution et de la République.
                Elle redisait ce matin ce qu’elle a écrit déjà dans plusieurs ouvrages, et qu’elle a vécu, enfant, en Bretagne : le combat, l’antagonisme, l’opposition entre l’appartenance à une identité, le particularisme d’une part (pour elle c’était la Bretagne et la « bretonnitude »  de son père !) et, d’autre part, l’unité, le besoin d’unité.
                C’est la question centrale de la République et, aussi, son défi le plus difficile : car cet antagonisme, ce combat, ne doit pas se conclure par une victoire de l’une sur l’autre mais par un compromis équilibré. Unité ET particularismes qu’on peut appeler aussi « différences ».
Respect des différences ET dépassement de celles-ci. Le débat dure depuis plus de 2 siècles et doit se poursuivre : certains, à Droite essentiellement, pensent que l’Unité doit primer ; d’autres, à Gauche, que le respect des différences suffirait. Ils ont tort les uns et les autres : la République, c’est la conjugaison des 2.
                Alors je veux bien que les immigrés d’aujourd’hui n’aient rien à voire avec les Bretons d’hier et que comparaison ne serait pas raison… Mais la question posée n’est-elle pas la même ?

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