vendredi 30 août 2013

Blog du 29 août

J’avais un ami qui s’appelait Patrick. Patrick JACOBEE. Il était charpentier de marine à ARZON dans le Morbihan et il est parti samedi dernier vers 19h00.
Sacré bonhomme : charpentier de marine, il avait créé un chantier naval avec son frère Max dans l’anse du Crouesty dans les années 60. C’est là que nous faisions hiverner nos vieilles coques en bois dans la vasière. C’est là, avec lui, que nous les rénovions dans les années 70. Le chantier, emporté par une opération immobilière fut longtemps la blessure de deux frères.
Patrick était un ours bourru. Mais généreux.
Pompier volontaire, il a passé plusieurs étés à surveiller les feux de forêt sur la Côte d’Azur, loin de sa Bretagne.
Sauveteur en mer, il a commandé de longues années la vedette de la SNSM réalisant des milliers d’opérations, sauvant des centaines de personnes. Pour être sorti en mer avec lui, dans certaines de ces opérations, j’ai mesuré la compétence et le dévouement de cet homme et de ses hommes.
Patrick était aussi un peintre qui, régulièrement, m’offrait une toile en souvenir de nos nombreuses parties de pêche en mer.
Depuis plus d’un an, il vivait sur un fauteuil roulant, assailli par plusieurs maladies.
Il y a quelques mois, je l’avais décoré, sur son fauteuil, du mérite maritime. La cérémonie où il était entouré de sa famille et de son équipage avait été émouvante. Très émouvante.
Au début de l’été, je suis allé le voir. Lui dire au revoir. Il déclinait si vite.

Patrick. Patrick JACOBEE. Un sacré bonhomme.

lundi 26 août 2013

Blog du 24 et 25 août

Samedi 24 août

La communication politique ou, disons, « publique » a des règles plutôt simples que chacun peut, ensuite, améliorer ou décliner.
Par exemple, la vieille règle de la dénégation-aveu : « je ne suis pas aussi sectaire qu’on le dit ». Tout le monde conclut « Ah bon, il est sectaire ? ». On dit « dénégation-aveu » mais le bon peuple dit, depuis longtemps, « cochon qui s’en dédit »…
Eh bien, il y a une autre vieille règle de communication publique qui dit « Si vous ne voulez pas crédibiliser une thèse, ne la nommez pas ! » De ce point de vue, la déclaration de notre Ministre de l’Economie selon laquelle il était « soucieux du ras-le-bol fiscal ressenti par les français » est, proprement, ahurissante.
« Ras-le-bol fiscal », le concept ainsi nommé a gagné ses galons de crédibilité. Etait-ce bien cela, que l’on voulait ?
Ca me parait une faute de débutant …

Dimanche 25 août


Lu « La lionne blanche » de Henning MANKELL traduit du suédois par Anna GIBSON, paru aux éditions du Seuil, collection « Points ». Mankell, né en 1948 est un romancier et dramaturge suédois qui vit au Mozambique depuis une dizaine d’années. Il connaît, depuis plusieurs années, un immense succès pour la série de romans policiers mettant en scène l’inspecteur Wallander. Cet ouvrage-là se situe entre l’Afrique du Sud en 1993 où un groupe de boers intégristes veut faire assassiner Mandela avant les premières élections libres, prévues en 94, et la Suède où un ancien du KGB est chargé d’entrainer le tueur recruté. C’est palpitant.

mercredi 21 août 2013

Blog du 19 et 20 août 2013

Lundi 19 août

Lu » Le printemps des arabes » de Jean-Pierre FILIU et Cyrille POMES, paru chez Futuropolis.
On connaît bien Jean-Pierre FILIU, un des tout-meilleurs spécialistes français du monde arabo-musulman, prof. à Sciences Po et auteur de nombreux ouvrages de référence. Le précédent « La révolution arabe, dix leçons sur le soulèvement démocratique » paru en 2011 (Fayard), dont j’avais fait état dans ces pages, très vite écrit au début du « printemps arabe » (qu’on n’ose plus appeler ainsi …), mériterait d’être relu : il me semble que FILIU ne s’était pas beaucoup trompé en essayant de défricher l’avenir ….
J’ai beaucoup d’estime et de respect pour cet homme libre, intellectuel engagé et très fin connaisseur de ces sujets. Il nous livre ici un essai très original puisque le co-auteur, Cyrille POMES, est un dessinateur et que cet ouvrage est une bande dessinée !
« Un sujet si grave en bande dessinée ?! » me direz-vous. Eh bien c’est un mérite supplémentaire de cet intellectuel que de pousser la vulgarisation aussi loin. Je n’y ai pas appris grand-chose, travaillant sur ce sujet depuis de longs mois. Mais j’ai beaucoup apprécié l’effort et la démarche.

Mardi 20 août

Lu « Monsieur le commandant » de Romain SLOCOMBE paru chez NIL dans la collection Pocket. Ce livre avait remporté un grand succès à la rentrée 2011, présélectionné qu’il fut, tant pour le Goncourt que pour le Goncourt des lycéens.
Ouvrage grave, dur, terrible, bouleversant.
« Le commandant » du titre du livre, c’est celui de la Kommandantur allemande d’une petite ville de l’Eure, sous l’occupation. Celui qui lui écrit cette lettre, texte du livre, est un écrivain français, membre de l’Académie française, pétainiste, antisémite, collaborateur. Il raconte l’histoire d’un amour impossible avec sa belle-fille, femme de son fils parti, lui, en Angleterre pour se battre avec les forces alliées, une allemande ravissante qui est aussi juive. Au nom de cet amour pour la femme de son fils, il va l’aider grâce à ses relations de collaborateur à « passer entre les gouttes » de ses origines. Mais quand on n’en est plus à une trahison près, le sordide succède au sordide et l’horreur à l’horreur.

Un personnage ignoble peut faire un très beau livre. Il en apprend, en tout cas, beaucoup sur l’esprit collaborationniste.

lundi 12 août 2013

Blog du Lundi 12 Août


Lu « le gardien de phare » de Camilla Lackberg, roman traduit du suédois par Lena Grumbach et paru chez Actes Sud dans la collection Actes noirs.

Un roman policier bien noir par l’auteure suédoise à grands tirages. Une bonne lecture d’été. Sans plus.

mardi 6 août 2013

Mardi 6 août

Lu "Le Turquetto", roman de Metin Arditi ,paru aux éditions Babel. Metin Arditi, d'origine turque, vit en suisse ou il préside la fondation " les instruments de la paix". Il a reçu plusieurs prix pour ce roman.
Un enfant juif, né à Constantinople , en terre musulmane, s'enfuit à la mort de son père pour éviter l'esclavagisme, et se retrouve à Venise, en terre catholique. Nous sommes au XVIeme siècle et l'obscurantisme règne partout... Le garçon a un vrai talent : il peint à merveille  et va devenir un grand maître de l'art religieux vénitien. Au faîte de sa gloire, il va tomber dans le piège d'une liaison amoureuse, des dénonciations et, justement, de l'obscurantisme religieux. C'est bien écrit et, surtout, historiquement riche. Et édifiant sur cet obscurantisme dont certains voudraient nous faire croire qu'il ne concerne qu'une religion au 21ème siècle...

Décès de Rolland Castells


Je salue la mémoire de Rolland Castells,disparu brutalement dans cette montagne qu'il aimait tant. Longtemps , nous avions eu des divergences politiques mais elles s'étaient singulièrement amoindries ces dernières années puisqu'il ne siégeait plus dans l'opposition départementale et qu'il n'avait pas pris parti l'an dernier dans les élections nationales. Député de Bagnères et de la Haute Bigorre depuis un an, j'ai mieux connu Rolland Castells qui aimait profondément sa ville et sa vallée.Nous avons pu construire une relation cordiale et directe. La dernière fois que je l'ai vu , à Bagnères justement, c'était à l'arrivée de l'étape du tour de France où nous siégions côte à côte sur le podium. En bon républicain, il avait accueilli chaleureusement le Président de la République ce jour-là aussi. Je tiens à transmettre mes pensées émues à sa compagne que je connais bien et dont je partage la tristesse, à ses enfants et à sa famille. Nous ne l'oublierons pas.

vendredi 2 août 2013

VENDREDI 2 AOUT


Lu "le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates " de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows paru chez Nil Editions et traduit de l'américain par Aline Azoulay.

 L'auteur est décédée il y a quelques années, peu de temps après avoir appris que son premier et unique livre serait publié. Depuis, l'ouvrage fait un triomphe puisqu'il a été traduit dans une vingtaine de pays.

L'action se passe dans l'île de Guernesey en 1946 : une jeune écrivaine londonienne, qui n'écrit alors que des articles pour des revues, cherche un thème pour son premier. C'est une lettre reçue d'un habitant de Guernesey qui a trouvé un livre lui appartenant et qui cherche d'autres ouvrages de l'auteur, Charles Lamb, qui va le lui donner. Mais elle ne le sait pas et ne le découvrira que beaucoup plus tard. Car se noue alors une correspondance avec cet habitant de Guernesey, puis avec d'autres, ponctuée de lettres à son éditeur. Ce sont ces lettres qui font le livre : une collection de lettres .Le thème est, en gros " Guernesey sous l'occupation " à travers la biographie d'une habitante de l'Ile morte en déportation  et laissant une très jeune orpheline. Notre écrivain va se rendre sur place et y construire sa vie dans ce souvenir.

C'est fin, subtile, tendre et agréable à lire. Original en outre.